Exercice 1
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Exercice 1
Hello !!!
Je vais vous proposez un petit exercice d'écriture .
Le principe est simple : je vous donne un certain nombre de contraintes , et vous devrez faire votre hsitoire autour .
Les contraintes donc :
-Votre récit sera à la première personne
-C'est UNE narratrice qui racontera l'histoire .
-Au début de votre texte , l'héroïne se trouve VOLONTAIREMENT enfermée dans une pièce .
-Il faudra que le mot "bougie" soit au moins une fois dans le texte , singulier ou pluriel au choix .
-La narratrice est une passionée de brocantes .
Voilà , à vous de faire votre récit avec tout ça !!! Merci de postez vos réponses ici !!!
Salutations respectueuses , très chère Invité .
Je vais vous proposez un petit exercice d'écriture .
Le principe est simple : je vous donne un certain nombre de contraintes , et vous devrez faire votre hsitoire autour .
Les contraintes donc :
-Votre récit sera à la première personne
-C'est UNE narratrice qui racontera l'histoire .
-Au début de votre texte , l'héroïne se trouve VOLONTAIREMENT enfermée dans une pièce .
-Il faudra que le mot "bougie" soit au moins une fois dans le texte , singulier ou pluriel au choix .
-La narratrice est une passionée de brocantes .
Voilà , à vous de faire votre récit avec tout ça !!! Merci de postez vos réponses ici !!!
Salutations respectueuses , très chère Invité .
Dernière édition par Zorgloub le Ven 13 Mai - 18:51, édité 1 fois
Re: Exercice 1
Pourquoi à Twilight Fofolle seulement ? xD
Salutations, ma chère Zorgloub
Est-ce que, même si on a pas de difficultés avec l'écriture (enfin c'est pas pour me vanter mais je pense que je n'ai pas de difficultés particulières ^^), on peut quand même faire l'exercice ? x)
Salutations, ma chère Zorgloub
Est-ce que, même si on a pas de difficultés avec l'écriture (enfin c'est pas pour me vanter mais je pense que je n'ai pas de difficultés particulières ^^), on peut quand même faire l'exercice ? x)
Fofolle- Choucroute Alsacienne
- Messages : 184
Date d'inscription : 21/12/2010
Age : 26
Localisation : Là où je veux être.
Re: Exercice 1
Evidemment que tu peux poster ici !!! La seule contrainte est de quand même essayer de faire un texte assez courts !!!
Et les salutations respectueuses ne s'adressent pas qu'a toi !!! Déconnecte-toi , reviens ici déconnectée et tu verras !
Et les salutations respectueuses ne s'adressent pas qu'a toi !!! Déconnecte-toi , reviens ici déconnectée et tu verras !
Re: Exercice 1
Là, je vois des salutations à moi. Merci ! xD
Hm, les brocantes, c'est pas mon truc.
J'attends l’exercice deux. [x
Hm, les brocantes, c'est pas mon truc.
J'attends l’exercice deux. [x
Mlle.Nothing- Déesse de la conjugaison
- Messages : 47
Date d'inscription : 16/02/2011
Age : 27
Localisation : Dans le lit de Jake Gyllenhaal !
Re: Exercice 1
Mais... C'est de la triche, Gloub ! Tu as mis "Chère Twilight Fofolle" ! Nah !
Je pense qu'il faut quand même faire l'exercice 1 avant d'avoir le 2... Et puis, tu peux juste dire un truc du genre "C'était comme la fois où j'ai dévalisé la brocante près de chez moi, ce que je fais souvent d'ailleurs. J'aime tellement ça !".
Je pense qu'il faut quand même faire l'exercice 1 avant d'avoir le 2... Et puis, tu peux juste dire un truc du genre "C'était comme la fois où j'ai dévalisé la brocante près de chez moi, ce que je fais souvent d'ailleurs. J'aime tellement ça !".
Fofolle- Choucroute Alsacienne
- Messages : 184
Date d'inscription : 21/12/2010
Age : 26
Localisation : Là où je veux être.
Re: Exercice 1
Bon, ben puisque tu m'y autorise, je vais poster l'exercice 2 !!
Fofolle- Choucroute Alsacienne
- Messages : 184
Date d'inscription : 21/12/2010
Age : 26
Localisation : Là où je veux être.
Re: Exercice 1
Personne ne se lance ? Eh bien j'ai une folle envie d'écrire une histoire avec une brocante, donc j'y vais !!
Si tu étais ailleurs...
Si tu étais ailleurs...
- Spoiler:
- Cela fait bien trois heures que j'étais assise sur mon lit, enfermée dans ma chambre, seule, vidée, affaiblie. Je ne pensais à rien, tant j'étais triste. Et personne ne comprenait pourquoi j'avais cette pâleur mortuaire, cet air de chien abandonné tout le temps.
En même temps, cela n'étonnait personne que je sois si pâle, je n'avais plus mis le nez dehors depuis une semaine.
Mes parents avaient eu beau me questionner, j'avais toujours répondu par la négative à leurs questions. Non, il ne s'était rien passé au collège; non, je n'ai pas cassé avec mon petit ami -puisque je n'en ai pas; non, personne ne m'a insultée, menacée ou attaquée. Rien de tout cela.
La dernière fois que je m'étais sentie aussi mal, c'était l'année dernière. Quand ma famille avait déménagé, car mon père avait trouvé un nouveau travail, à 500 km au sud de ma région natale.
Peut-être qu'il faisait beau tous les jours, peut-être que le soleil brillait plus là où je me trouvais que dans mon ancienne ville, mais rien de ce qui se trouve ici n'est mieux que là où j'habitais avant.
J'étais née dans ma maison. J'étais née chez moi, j'étais née là où je voulais également mourir, j'étais née à l'endroit où j'ai également appris à manger, parler, marcher, courir, découvrir.
C'est là-bas que je me suis fait de vraies amies, c'est là-bas que j'ai découvert mes passions, c'est également là-bas que j'ai eu mes plus grands fou rires.
Et quand j'ai déménagé, j'avais le moral à zéro. Dans mon nouveau collège, personne ne m'aimait. Tout le monde me rejetait, me considérait comme "la petite paumée du nord" à qui il ne fallait pas prêter attention. Même les profs ne me supportaient pas, à cause de mon accent et de mon manque de sérieux apparent.
Évidemment, comment peut-on être sérieux alors que dans mon ancienne école, tout allait pour le mieux avec les profs ?! Ils riaient à nos blagues, ils étaient tous supers cools, et d'ailleurs, mon coin était tellement paumé que nous n'étions pas beaucoup dans le collège, donc tout le monde était ami avec tout le monde. Des fois, le collège prenait une allure de centre aéré.
Et j'ai tout perdu. J'ai perdu mes amis, j'ai perdu le contact avec le collège, le village, les habitants, les spécialités du coin.
Je me suis retrouvée à manger des plats épicés dégueulasses, à fréquenter un collège de 2 000 personnes, où tout le monde ignorait tout le monde, dans une maison plus petite que celle que j'avais auparavant.
Mais après des semaines à pleurer dans mon lit, à me lamenter comme jamais, quelqu'un est apparu, et ce quelqu'un a changé ma vie pour une année entière.
Tom.
Qui est Tom ? Personne ne le connait. Personne mis à part moi. Tom n'a pas de famille, il n'a pas d'amis, il n'a pas de maison, pas de collège, pas de nourriture ni de boisson, puisqu'il n'a besoin de rien de tout cela.
D'ailleurs, personne ne le voit à part moi.
Tom est devenu ce que les gens appellent "un ami imaginaire", ou soit-disant l'ami dont une personne rêverait d'avoir, mais n'a jamais eu.
Je n'ai jamais rêvé d'avoir des amis, parce que j'en avais beaucoup dans mon ancien collège, et parce que je voulais rester seule dans le collège où je suis actuellement.
Tom a l'air très banal, si on le regarde comme ça. Il a des cheveux bruns et courts dressés sur sa tête, des yeux noisettes aux reflets verts, un teint plutôt pâle bien qu'il ait les joues colorées, une taille moyenne, et un superbe regard pénétrant.
Mais Tom a tout fait pour moi. Tom m'a permis de me lever le matin avec le sourire aux lèvres, de me coucher le soir les yeux pleins de rêves. Même à midi, il ne me quittait pas. Il piquait quelquefois une de mes nouilles à la cantine, ou à table chez moi.
Je riais à chaque fois que je croisais son regard malicieux quand il aspirait un spaghetti sous mes yeux.
La première fois que j'ai vu Tom, j'étais également seule sur mon lit, ne pensant à rien, ravalant ma tristesse comme je pouvais. Il est apparu sous mes yeux, juste à côté de moi, le sourire aux lèvres.
Sous le choc, j'ai reculé instinctivement et je me suis retenue de hurler. Mais j'ai bien vite vu qu'il n'était pas dangereux.
- Ne crains rien, petite sœur, m'a-t-il dit de sa voix douce et rassurante. Je suis là pour t'aider.
J'ai alors fait la connaissance de Tom. Il m'a dit son prénom, mais m'a avoué qu'il n'avait pas de nom de famille. Mais s'il voulait absolument que je lui donne un nom, il fallait l'appeler Tom Toutlemonde.
Tom apparaissait sous les yeux des gens qui étaient dans la détresse la plus profonde. Il m'a dit avoir traversé les pays, les continents, qu'il était allé partout dans le monde. Il m'a également confié qu'il n'était jamais resté aussi longtemps avec une personne avant moi. Cela ne dépassait jamais les trois mois avant de me rencontrer.
J'ai alors pris Tom pour mon ange gardien, et lui m'a prise sous son aile.
Avec Tom, j'ai réappris à rire, à aimer, à vivre en un mot. C'était mon meilleur ami, et j'ai bien vite compris que personne ne le voyait. Je parlais à vois basse avec lui pendant les cours, et tout le monde m'a prise pour une cinglée schizophrène. Mais je m'en fichais bien, de ce qu'ils pouvaient penser.
Mais un jour, un jour de malheur, j'ai compris que Tom devrait peut-être repartir un jour, pour aller aider d'autres gens. Mais moi, je ne le voulais pas. Tom était mon ami. Tom était une de mes plus grandes raisons de vivre. Tom était le premier homme dont je suis tombée amoureuse.
Pourquoi suis-je tombée amoureuse d'un homme imaginaire ? Pourquoi, mais pourquoi était-ce arrivé ? Était-ce notre destin ? Pourquoi ?
Ce jour-là, j'ai osé lui poser la question. J'ai osé lui demander s'il allait partir un jour.
Je l'ai pris par le bras (car oui, je pouvais le toucher), je l'ai emmené dans ma chambre, j'ai fermé la porte et je lui ai dit :
- Tom... Tu comptes rester encore longtemps près de moi ?
Il me sourit d'un air triste.
- Je ne sais pas. J'aimerais bien rester éternellement ici, mais je sais que je ne peux pas. Un jour, je disparaitrais, petite sœur. J'y suis obligé.
- Tu reviendras ? demandai-je.
- Sûrement. Tu sais, entre nous, il y a une trop forte amitié pour que ça ne dure pas..., me dit-il, un éclat de bonheur dans les yeux.
Je soupirai et m'assis sur mon lit.
- Ça ne va pas ? s'étonna-t-il, subitement inquiet.
Je soupirai encore une fois, et attrapai mécaniquement une de mes boucles blondes. Je me mis à la mâchouiller puis continuai à la tripoter et à la serrer entre mon pouce et mon index.
- Mélodie ? fit-il, en s'asseyant à côté de moi.
- Tom... commençai-je, un peu gênée.
Je risquai une question, une étrange question que j'aurais dû poser dès la première fois que je l'ai vu. Mais au bout d'une année entière, je ne l'avais toujours pas fait.
- Est-ce que tu existes vraiment ?
Il y eut un instant de silence. Tom me regarda longtemps, longtemps, sans mot dire. Au bout de cinq minutes, peut-être, il déclara enfin :
- Bien sûr que j'existe. Je suis là, mais personne ne me voit, sauf toi. Pour l'instant, du moins. J'existe dans un autre monde que le tien, mais oui, j'existe.
- Est-ce qu'il y a... d'autres personnes comme toi ? demandai-je.
- Sûrement. Ou alors je suis le seul. Je n'en sais rien. Dans mon monde, je ne connais que moi.
Il y eut à nouveau un instant de silence. Puis, il me posa une question fatale :
- Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?
Alors, je fus obligée de dire la vérité. Je n'avais jamais menti à Tom. Jamais.
- Parce que... Je me demandais si j'étais pas tombée amoureuse du fruit de mon imagination, avouai-je en riant.
J'étais gênée. Extrêmement gênée. Mais je riais tout de même. Pour détendre l'atmosphère, je pense.
Tom rit à son tour. Plus doucement que moi, sans gêne, et beaucoup moins longtemps, mais il eut tout de même un petit rire.
- Non, tu n'es pas tombée amoureuse du fruit de ton imagination. En revanche....
Il me regarda profondément.
- Tu n'a pas le droit de m'aimer.
La réponse était tombée net, sans prévenir, sans avance, sans préparation. Ce fut à nouveau un choc pour moi. Comme l'année d'avant, je reculai instinctivement. J'avais soudainement pris peur.
- Tu n'as pas le droit de m'aimer parce que tu ne pourras jamais faire ta vie avec moi, parce que tu es la seule à me voir et parce que je ne serais pas éternellement près de toi.
Il attrapa mon menton et me força à le regarder. Je m'avançai vers lui.
- Mais enfin...
Il fit une pause, reprit sa respiration, et me regarda fixement.
- Puisqu'on en est aux confidences, je ne veux pas partir parce que...
Ma respiration s'accéléra.
- ... Je suis aussi amoureux de toi.
Cette fois-ci, ma respiration s'arrêta net. Un instant, je crus que j'allais défaillir.
- Toi... de moi ? bégayai-je, abasourdie.
- Moi, de toi. Je t'aime, Mélodie.
Tom était amoureux de moi. Tom Toutlemonde amoureux de Mélodie Boulanger. C'était comme si quelqu'un venait de le hurler à côté de moi, tant j'étais abasourdie.
- Mais... Je croyais que tu n'existais que dans mon imagination ?! m'écriai-je. Je croyais que tu n'étais là que parce que je le voulais !
- Non, Mélodie. Je suis là parce que je le veux. Parce que je l'ai décidé. Et je suis resté si longtemps parce que je n'ai pas pu partir. Je n'y arrivais pas. Pas sans toi.
Alors, sans que je comprenne, il m'attira à lui. Et il m'embrassa.
Embrasser un homme imaginaire, cela fait toujours bizarre. Bien que je n'aie jamais embrassé qui que ce soit, je savais que le baiser de Tom était différent des autres baisers.
Quand ses lèvres se posèrent sur les miennes, ce fut comme si le temps s'était arrêté. Littéralement, je veux dire. Même si je gigotais sur mon lit, celui-ci s'était arrêté de bouger. Les oiseaux ne chantaient plus, la chaleur du soleil n'entrait plus dans ma chambre, et le murmure du vent s'était fait silencieux.
Ses lèvres étaient attachées aux miennes comme deux pièces de puzzle. Comme si Tom avait toujours été attendu à venir. Je sentais sa peau fraîche sur la mienne, et je sentais l'ardeur de son baiser, ce flot de passion et d'amour qui se déversait dans ma bouche, et qui ne cessait d'arriver, de rentrer, de rester.
Je m'accrochai à lui, je lui rendis son baiser, et je décidai alors de rester avec lui pour toujours.
Qu'il aille au Canada, en Afrique du Sud ou en Chine, plus jamais je ne passerais un instant de mon existence sans sa présence à mes côtés.
Moi qui croyais ne jamais trouver l'amour, c'était lui que j'aimais de tout mon cœur à présent. Même si j'étais condamnée à ne rien pouvoir faire avec lui, si ce n'était l'embrasser et l'avoir partout avec moi, je ne voulais plus le quitter. Dussé-je aller jusqu'à me condamner à ne jamais me marier, à ne jamais avoir d'enfants, à ne jamais épouser qui que ce soit d'autre, je vivrais avec lui, je vivrais avec Tom, je l'aimais tant que je ne voulais jamais qu'il parte.
Il se détacha de moi un instant pour me murmurer quelques mots :
- Mélodie, tu es comme la flamme d'une bougie. Tu es douce, fragile, brûlante, ardente, sensible et délicate. Mais surtout, tu as toujours été tout aussi harmonieuse. A défaut de Bougie, tu aurais dû t'appeler Harmonie.
Il m'embrassa à nouveau, pour mon plus grand bonheur. Toutefois, une question me brûlait les lèvres, et ce fut à moi de me détacher de lui un instant.
- Pourquoi me comparer à une bougie ? Cela aurait pu être une fleur...
Il se permit d'effleurer mes lèvres avant de répondre :
- La bougie a toujours été un objet fascinant à mes yeux. Sa lueur pénètre nos yeux et nous hypnotise. Elle vacille selon le vent, c'est le symbole de mon amour pour toi : Tant que le vent ne pénètrera pas mon cœur, la lueur de mon amour pour toi brillera. Les bougies chez moi ne fondent jamais, car mon amour pour toi ne disparaîtra pas.
Alors, je m'abandonnai complètement à lui. J'avais trouvé chez lui l'amour vrai, l'amour intense. Tom n'était pas un amour imaginaire. Non, c'était le plus réel de tous les amours du monde pour moi.
Malheureusement, le lendemain même, tandis que j'étais encore frissonnante d'amour [expression piquée à Katou, désolée mais j'adore ], et que je me hâtai de le retrouver dans ma chambre, il n'apparut pas de la journée. Je fus désolée de ne pas le voir, et je l'appelai longtemps dans mon cœur.
Enfin, le soir, il arriva. Il était pâle, plus pâle que d'habitude du moins, l'air terne et sombre. Toutefois, quand il me retrouva, Tom finit par se laisser aller et m'embrassa avec encore plus de passion que la veille. Il s'accrochait à moi comme un bébé à son hochet, et ne se résolut à s'écarter que il sentit que je commençais à perdre ma respiration.
De toute façon, avec lui, j'en allai jusqu'à oublier de respirer déjà en temps normal. C'était censé être automatique, mais je crois que tout mon corps devenait trop concentré par sa personne pour s'occuper de mes pauvres petits poumons.
Puis se fut à mon tour de me jeter sur lui. J'avais envie qu'il me serre, j'avais envie de sortir son corps sur le mien. Je l'embrassai furtivement, l'enlaçai de toutes mes forces, et je ne voulus plus jamais m'en aller.
Tom entendit mes pensées. Il s'écarta vivement de moi.
C'est alors que, sans que je le sache, il entama notre tout dernier dialogue :
- Tu vas trop loin, Mélodie. Je ne suis pas un homme réel, je suis imaginaire. Au fond, pour les hommes, je n'existe que dans ta tête, tous les psys te le diront. Je ne suis pas fait pour me reproduire, je ne suis pas fait pour avoir une descendance, tel n'est pas mon but. Et ce que tu espères faire avec moi est le principe même de la fécondation. Je ne peux pas, désolé.
- Mais je ne voulais pas... Je l'ai juste imaginé..., me justifiai-je, soudainement effrayée par son sérieux inattendu.
Il me sourit puis déposa un dernier baiser sur mes lèvres.
- Je dois y aller.
Je le regardai, et dans un accès de curiosité, je lui demandai :
- Où vas-tu, quand tu n'es pas près de moi ?
Il sourit à nouveau.
- Là où je dois être, ma petite bougie.
Et c'est ainsi qu'il s'en alla, et que pour la dernière fois, je le vis disparaître sous mes yeux, sans explication.
Le lendemain, je l'attendis toute la journée, bien que je fus persuadée qu'il ne viendrait que le soir, comme la veille. Et il ne vint pas.
Pendant trois mois, je l'attendis, toujours pleine d'espoir. Je n'osai pas croire qu'il était parti définitivement. Il m'aimait, il m'aimait trop pour partir sans rien dire.
Enfin, un jour, je compris que je ne le reverrai jamais. Pas plus tard que la semaine dernière. Ma mère avait fait des spaghettis, pour la première fois depuis trois mois.
Pendant un instant, je contemplai le plat dans mon assiette, et je fondis en larmes.
Je pleurai sans pouvoir m'arrêter. Je n'en avais pas envie, de toute façon. Mes parents étaient affolés, ils me questionnèrent longuement, s'énervèrent pendant quelques instants, puis ils virent que cela ne servait à rien, et se contentèrent de m'enlacer pour essayer de me rassurer. Mais ce fut sans résultat.
Je continuai à pleurer dans mon lit. Ma mère était venue me voir à plusieurs reprises pendant la nuit. Elle ne put rien faire. Elle me serra longuement, très longuement, et son étreinte me fit du bien, car j'avais conscience qu'il y avait encore quelqu'un sur cette planète qui tenait à moi, quelqu'un que je pouvais toucher, quelqu'un à qui je pouvais parler, me confier, oui, il y avait encore une personne à aimer sur cette foutue Terre.
Quand elle repartit pour me préparer quelque chose à manger, vers midi, je pleurais toujours. Quelquefois, je hurlais. Je m'énervais contre Tom, contre ce méchant Tom qui m'avait laissée seule et qui refusait de revenir me voir, alors que ma détresse était encore plus profonde qu'un an auparavant.
En me souvenant de ces horribles instants, je sentis des larmes couler sur mes joues. Je passai un doigt dessus et le porta à mes lèvres. Leur goût salé me rappela le dernier baiser de Tom. Il pleurait, lui aussi, et je n'avais pas vu ses larmes. Je ne l'ai compris que le jour où je me suis étouffée avec les miennes, c'est-à-dire que j'ai tout saisi il y a une semaine.
Il était condamné à partir. Il était condamné à me quitter.
<< Dors bien, ma petite bougie. Je t'aime. >>
Connard. Ce n'était qu'un connard. Il n'avait jamais existé, Tom, de toute façon, non il ne pouvait pas exister, quelqu'un d'aussi sadique ne pouvait exister, si ça se trouve il avait pris plaisir à s'en aller sans me prévenir.
La porte de ma chambre s'ouvrit, ce qui me reconnecta brusquement à la réalité.
- Mélodie ?
Ma mère, encore une fois.
- Mélodie, il faudrait que tu sortes aujourd'hui, fit-elle. C'est le jour de la brocante, je sais que tu adores ça, ma chérie...
Oui, j'adore les brocantes. C'est bizarre, mais j'assume. Tout à fait. J'ai découvert cette passion dans mon ancien village. J'adore l'odeur des vieux livres ressortis du grenier, cette odeur piquante de renfermé qui a traversé les années. J'adore tenir entre mes mains un vieux volume datant des années 1800, ou quelque chose du genre. J'achète même la plupart de mes habits dans les brocantes, et l'idée qu'ils aient déjà été portés par des personnes ne me dérange absolument pas.
Je soupirai longuement, et hésitai un instant à venir. Mais comme la brocante de la ville était tout de même agréable et animée, j'acceptai.
- D'accord, je viens.
Je me levai de mon lit, et passai ma main pour sentir la chaleur de mon corps resté longuement enfoncé dans les couvertures et le matelas. Ces couvertures et ce matelas où Tom a si souvent posé sa tête...
Je marchai à pas lents dans la rue et ne fis attention à rien avant d'être arrivée sur les lieux. Ma mère, qui m'avait transmis sa passion des brocantes, se mit à flâner autour des stands, s'arrêtant quelquefois, émerveillée par la couverture d'un livre dépoussiéré, demandant le prix, toujours hésitante à acheter l'article. Bref, elle ne fit plus du tout attention à moi.
Je me dirigeai vers les stands de gauche, tandis que ma mère restait sur ceux de droite. Je m'arrêtai de temps en temps pour lire une bande dessinée, et finis par en acheter trois-quatre. Je les mis dans mon sac en tissu et n'y fis plus attention.
Soudain, la voix d'une petite fille m'interpella.
- Oh, Maman, tu me l'achètes ?!
D'habitude, je m'en fichais pas mal, des cris et des demandes des petites filles. Et ce genre de phrase dans les brocantes et très récurrente, de toute façon. Je suis bien placée pour le savoir. Mais ce qui m'interpella réellement, c'était l'objet qu'elle demandait à sa mère.
Une bougie. Une magnifique bougie rose bonbon, avec des fleurs de lys blanches collées tout autour, une belle bougie ronde, sans défaut... Parfaite.
<>
Immédiatement, je me précipitai vers le stand qui vendait cette bougie. Je fis tout juste attention à ne pas bousculer la petite fille qui attendait patiemment que sa maman sorte son porte-monnaie. Je demandai au vendeur :
- Vous avez d'autres bougies du genre ?
- Bien sûr Mademoiselle. Je ne vends que ça.
Encore un passionné de bougies. Quelle idée. Ce n'était pas intéressant, les bougies. Mais alors... Pourquoi en voulais-je en acheter si je pensais cela ?
Je commençai à regarder les bougies, elles me semblaient toutes intéressantes, elles étaient vraiment très belles. Le vendeur me conseillait de temps en temps, il semblait s'impatienter de me voir prendre tant de temps à regarder ses articles. Je faisais attendre ses autres clients.
L'un deux finit par s'avancer vers moi. Il posa sa main sur une de bougies, et me la montra.
- Si vous permettez, Mademoiselle... Je vous conseille de prendre celle-là.
Je pris l'objet et le contemplai quelques instants. La bougie était toute blanche, et très banale. Il y avait une belle écriture calligraphiée au-devant. Je mis quelques temps à la déchiffrer. Enfin, je réussis à distinguer les lettres :
<<Love & Harmony>>
Ma main se mit à trembler. Je remis la bougie à sa place et me retournai vivement sur l'inconnu qui me l'avait désignée.
C'était lui. C'était Tom. Il était là, devant moi, il me souriait, comme s'il m'avait vu pour la dernière fois la veille. Il me murmura quelques mots à l'oreille :
- Prends-la pour moi, ma petite bougie. Et allume-la dès ce soir.
Et il disparut.
Une larme apparut au coin de mes yeux. Je me retournai vers le vendeur et déclarai le plus naturellement possible :
- Je vais la prendre.
Le vendeur prit l'article et me demanda :
- C'est pour offrir ?
Je parvins encore à articuler :
- Non. Seulement pour se souvenir.
Je payai la bougie et pris le sachet qu'il me tendit, ma main était toujours aussi tremblante. Puis je m'enfuis en courant. Je ne pensai même pas à prévenir ma mère par SMS que je partais. Je ne pensais plus qu'à pleurer.
Et j'éclatai en sanglots dès que je fus chez moi. Dans le hall d'entrée, je me mis à pleurer, pleurer, pleurer comme si j'avais appris la mort de Tom plutôt que de l'avoir revu.
J'obéis à sa demande, toutefois. J'allumai la bougie dans ma chambre, le soir, et regardai la flamme vaciller de gauche à droite, s'étirant et bougeant sans jamais s'arrêter, comme une bougie normale.
Je crus que Tom m'avait dit ça pour revenir me voir le soir. Mais je m'étais trompée. Il n'est jamais revenu.
Je me remis à pleurer, puis décidai d'aller me coucher pour ne plus y penser, et de jeter cette bougie dès le lendemain. Je la laissai d'ailleurs allumée toute la nuit, je ne voulais plus la voir, je voulais qu'elle fonde et ne soit plus qu'un misérable tas de cire, pour ne plus jamais en entendre parler.
Toutefois, quand je me réveillai le lendemain, la flamme brillait toujours. Et la bougie n'avait pas rétréci, elle était restée intacte, tout comme ses lettres calligraphiées :
<< Love & Harmony >>
Et depuis, je ne cesse de rallumer cette bougie, tous les soirs, et même si Tom ne vient pas, je garde espoir de le revoir un jour. Car j'aurais toujours ses premiers mots d'amour en tête :
<<Tant que le vent ne pénètrera pas mon cœur, la lueur de mon amour pour toi brillera. Les bougies chez moi ne fondent jamais, car mon amour pour toi ne disparaîtra pas.>>
Fofolle- Choucroute Alsacienne
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